
Apres la nomination de Tommy TAMBWE à la coordination du P-DDRC-S les réactions fusent de partout, les forces vives de la province du sud Kivu a leur tour demandent au président de la république De revoir son décret et de choisir comme coordonnateur du P-DDRC-S, une personne consensuelle d’une grande moralité et expertise avérées.
Cette déclaration signée par plusieurs organisation de la société civile et mouvement citoyen rejette ainsi à la nomination de TOMMY MWABA a la tête de cette organisation et estime que La composition de la présente équipe n’inspire pas confiance alors que le germe de l’échec de ce processus de désarmement, démobilisation, réinsertion communautaire et stabilisation.
Les organisations de la société civile et les mouvements citoyens du Sud-Kivu ne veulent pas que ce nouveau processus de DDR se solde par un échec comme les programmes précédents.
Voici l’intégralité de la déclaration
DECLARATION DES FORCES VIVES DU SUD-KIVU EN RAPPORT AVEC L’ORDONANCE PRESIDENTIELLE NOMMANT LES ANIMATEURS DU PROGRAMME NATIONAL DE DESARMEMENT, DEMOBILISATION, REINSERTION COMMUNAUTAIRE ET STABILISATION (P-DDRC-S)
Les organisations de la société civile et les mouvements citoyens du Sud-Kivu ont suivi avec grand intérêt l’ordonnance nommant les trois animateurs du Programme DDRC-S lue le samedi 07 Août 2021 à la RTNC par la Porte-parole adjointe du Président de la République. Ils se réjouissent que finalement, après plusieurs plaidoyers et appels de leur part, cette structure soit dotée des animateurs afin de rendre opérationnel le processus de désarmement et démobilisation dans la partie Est de la République Démocratique du Congo surtout en cette période de l’effectivité de l’état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de lTturi.
Cependant, les organisations de la société civile et les mouvements citoyens du Sud-Kivu soulèvent des inquiétudes face aux choix et à la sélection des animateurs du P-DDRC-S dont un en particulier : Mr Emmanuel Tommy Tambwe Ushindi, le Coordonnateur National. Ces inquiétudes se fondent sur le passé très marqué du nouveau
Coordonnateur du P-DDRC-S. Comment un ex-chef rebelle, qui pendant les 30 dernières années a participé à tous les conflits armés ( RCD, M-23, ALEC) qui ont déstabilisé la partie Est de la RDC peut-il se retrouver à la tête d’une structure qui se veut contribuer à la pacification de la même région ? Quel crédit moral ce dernier aurait-il devant les
Différents groupes armés dans cette région ? N’est-ce pas une façon de créer un précèdent, encourageant les belligérants à continuer dans leur quête de positionnement et de pouvoir par les armes ? Quel message de la part des gouvernants, ce choix envoie milles des victimes des différentes atrocités commises sous la houlette de ces différents chefs des guerres ?
Les organisations de la société civile et les mouvements citoyens du Sud-Kivu comprennent la nécessité de construire la paix dans la région mais ils refusent que cette paix se construise au dépend de la justice et sur fond de moquerie des vies perdues pendant ces atrocités.
Les organisations de la société civile et les mouvements citoyens du Sud-Kivu recommandent ainsi :
1. Au Président de la République
a. De revoir son décret et de choisir comme coordonnateur du P-DDRC-S, une personne consensuelle d’une grande moralité et expertise avérées. La composition de la présente équipe n’inspire pas confiance alors que le germe de l’échec de ce processus de désarmement, démobilisation, réinsertion communautaire et stabilisation. Les organisations de la société civile et les mouvements citoyens du Sud-Kivu ne veulent pas que ce nouveau processus de DDR se solde par un échec comme les programmes précédents.
b. De mettre sur pied un système de sélection transparent qui lui permettra dans le futur de s’assurer que les personnes nommées désignées par lui dans les questions de Paix à l’Est de la RDC n’ aient pas été impliquées directement dans la dynamique des conflits dans cette région.
2. Aux Partenaires Techniques et Financiers
a. D’insister sur la nécessité d’avoir des animateurs du P-DDRC-S qui jouissent d’une grande moralité, d’une expertise avérée dans le domaine mais aussi qui ne soient pas associés directement ou indirectement dans la dynamique des conflits dans la région.
b. De soutenir financièrement le P-DDRC-S et son processus uniquement avec des animateurs crédibles afin d’éviter de tomber dans les erreurs du passés.
Aux organisations de la société civile et forces vives
a. De mener des plaidoyers à tous les niveaux pour que le P-DDRC-S soit un succès une fois que des animateurs crédibles et dignes auront été désignés
b. D’accompagner le P-DDRC-S par des sensibilisations communautaires afin de permettre la réussite de ce processus et ainsi jeter les jalons d’un développement durable de la partie est du pays qui a été longtemps bloqué par la dynamique des groupes armés.
Fait à Bukavu, le 11 Août 2021
Pour les organisations de la société civile et les mouvements citoyens du Sud-Kivu
La rédaction